La classe EP-2 de la compagnie ferroviaire Milwaukee Road, comprenait cinq locomotives électriques construites par General Electric en collaboration avec ALCO (American Locomotive Company), en 1919.
Elles étaient souvent appelées Bipolars, en référence aux moteurs électriques bipolaires qu’elles utilisaient.
Parmi les locomotives électriques les plus représentatives et les plus puissantes de leur époque, elles incarnent la modernisation de la Milwaukee Road.
Durant près de 40 ans d’exploitation, elles furent le symbole du chemin de fer Américain et demeurent une image durable de l’électrification des lignes principales.
En 1917, après le formidable succès de l’électrification de la division montagne en 1915, la compagnie Milwaukee Road décida de procéder à l’électrification de la division côtière. Dans le cadre de ce projet, elle commanda cinq nouvelles locomotives électriques au prix unitaire de 200 000$ auprès de General Electric.
Leur conception était radicalement différente des locomotives Boxcab précédemment fournies par General Electric pour l’électrification de la division montagne deux ans auparavant. La Milwaukee Road fut la seule compagnie à commander ce modèle de locomotive.
L’amélioration mécanique la plus remarquable fut sans doute celle des moteurs de traction utilisés qui étaient connus sous le nom de moteurs bipolaires, car chacun des 12 moteurs de la lococmotive n’avaient que deux pôles de champ montés directement sur le châssis de la lococmotive, à côté de l’essieu. L’armature du moteur était montée directement sur l’essieu, offrant une conception entièrement sans engrenages, ce qui rendait l’ensemble presque totalement silencieux, car elle éliminait non seulement le grondement des dents mais aussi le grincement des moteurs électriques utilisés à régime élevé qui étaient, dans les autres machines, généralement montés dans le nez.
La conception des EP-2 était également inhabituelle. La caisse de la locomotive était composée de trois sections. Une petite section centrale contenant une chaudière permettant de chauffer les voitures de voyageurs, tandis que les grandes sections d’extrémité contenaient l’équipement électrique de la lococmotive et les cabines de l’opérateur dans des emplacements arrondis spécifiques.
Le chassis de la locomotive était divisé en quatre sections, articulées aux jointures, les deux sections centrales étant fixées aux sections d’extrémité du corps de la locomotive. Il y avait douze jeux de roues motrices plus un seul essieu libre à chaque extrémité, pour un agencement de roues 1B-D + D-B1.
Les bipolaires ont été conçues pour pouvoir tirer n’importe quel train de passagers en solo et ont été livrées à l’origine sans commandes permettant de contrôler plusieurs unités d’une seule machine.
General Electric revendiqua une vitesse maximale de 145 km/h, mais la compagnie Milwaukee Road l’évalua à 113 km/h. Elles furent évaluées à une puissance continue de 3 180 chevaux (2,37MW) avec un effort de traction continu de 42 000 lbf et un effort de traction de départ de 116 000 lbf.
Lorsque les EP-2 furent introduites, leur modernité et leur design en firent les plus célèbres des locomotives électriques de la Milwaukee Road. Elles en sont venues à symboliser l’Olympian, qui fut le premier train entre Chicago et Seattle. Leur apparence unique et leur puissance les rendaient idéales à des fins de promotion de la Milwaukee road. De nombreuses démonstrations ont permis à une bipolaire de tracter plus de voitures que des locomotives à vapeur contemporaines.
Durant une courte période d’essais sur la Mountain Division, il fut démontré que les EP-2 étaient moins onéreuses à utiliser que les locomotives électriques GE et Westinghouse alors en service.
Les cinq EP-2, numérotées 10250-10254 ont été mises en service régulier en 1919 à la « Coast division ».
La compagnie Milwaukee Road réalisa immédiatement des économies par rapport aux locomotives à vapeur précédemment utilisées, les Bipolaires pouvant relier Tacoma à Othello sans s’arrêter pour des raisons de maintenance et pouvaient transporter des convois sur des pentes nécessitant deux machines à vapeur.
Les Bipolaires fonctionnèrent sur la « Coast division » de 1919 à 1953 sans reconstruction importante. Elles furent renumérotées E1-E5. En 1953, les cinq EP-2, âgées de 35 ans et épuisées per le service en temps de guerre, furent lourdement reconstruites par la Milwaukee Road, pour un coût d’environ 40 000$ par lococmotive.
La reconstruction comprenant des shunts de moteur de traction supplémentaires pour une vitesse accrue, des roulements à billes, la possibilité d’utilisation à plusieurs unités, des chaudières « flash » et une rationalisation.
La E5, reconstruite dans les ateliers Tacoma en tant que prototype fonctionna comme prévu mais dépassa le budget, les ateliers de la Milwaukee Road furent donc chargés de reconstruire les quatre autres bipolaires. Malheureusement, le personnel de l’atelier de la Milwaukee, peu habitué à travailler sur ces locomotives électriques réalisa un travail médiocre selon l’opinion du chef du département d’électrification Laurence Wylie. (TB Kirk, le successeur de Wylie, déclara avoir vu un groupe de fils déconnectés dans une EP-2 récemment reconstruite, portant un étiquetage ou le message suivant était écrit « Nous ne savons pas où ils vont »). A la suite de ces reconstructions, les Bipolaires furent enclins à des incendies et pannes électriques, malgré les tentatives répétées des ateliers de Tacoma de les corriger.
Entre 1954 et 1957, les Bipolaires virent leur utilisation diminuer et vers le milieu de 1957 elles furent transférées de la division côtière à la division montagne. Leurs problèmes persistèrent et de plus, la vitesse des trains de voyageurs dans les Rocheuses (plus de 129 km/h à certains endroits) était grandement supérieure à la vitesse maximale sur la côte 97-105 km/h.
Entre 1958 et 1960, toutes les cinq furent mises progressivement à la retraite après avoir reçu le schéma de peinture des trains de passagers jaune et gris de l’Union Pacific.
En 1961 E-1, fut remorquée à Seattle et mise au rebut, suivi de E-3, E-4 et E-5 en 1963. La lococmotive E2 fut donnée au Museum of Transportation de St. Louis dans le Missouri en 1962 et y fut transportée cette même année.
Elle s’y trouve depuis en exposition statique (photo ci-dessous).
Mainteant que vous savez tout (ou presque) sur l’histoire de cette superbe lococmotive électrique, nous allons vous présenter sa reproduction à l’échelle O, produite par MTH, dans la gamme Premier.
Fiche technique :
Nom : E-2 Bi-Polar Electric
Compagnie : Milwaukee Road
Type : Locomotive électrique
Référence : 20-5511-1
Ligne de produit : MTH Premier
Système : Proto-Sound 2.0 5V
Date de sortie : Août 2000
Prix catalogue : $649.95
Réédition : Décembre 2003 en version 1955 avec schéma de peinture différent, Décembre 2007, Avril 2019 en version 1955.
Rareté : Se trouve relativement facilement, attention néanmoins à l’état de la peinture.
D’une dimension de 46cm de long, nous sommes ici en présence d’un modèle entièrement en métal, tant le chassis, les bogies, roues, axes de roues, les 3 parties de la coque, les pantographes, les coupleurs automatiques (Proto-Coupler) et les détails rapportés sur la coque, tout est en métal.
Tout comme le modèle original, le chassis est séparé en trois parties, l’avant accueillant la platine Proto-Sound 2.0 5V ainsi que le premier moteur à volant d’inertie équipé de la cellule de lecture et le haut-parleur, la partie centrale le générateur de fumée et la partie arrière le second moteur à volant d’inertie et la batterie rechargeable.
La partie centrale se fixe aux extrémités de chacune des parties extérieures au moyen de deux plots en métal et est également reliée via un faisceau électrique permettant la connexion entre les différents éléments.
Ce même faisceau est camouflé au moyen d’un soufflet en caoutchouc semi-rigide fixé entre chacune des parties (photo ci-dessous).
Ce systéme de connexion est souvent synonyme de « fausse panne », en effet, il suffit que l’un des faisceaux électriques soit mal connecté à l’une des parties pour que l’ensemble se mette en erreur et donc, la machine ne démarrera pas.
Les deux bogies du milieu sont fixes et les deux autres à chacune des extrémités sont mobiles, le tout est en métal, y compris le chasse-pierre et les marchepieds de couleur bordeaux.
Les pantographes fonctionnels manuellement sont également en métal hormis les petits isolateurs blancs sur lesquels ils reposent (photo ci-dessous).
Tous les autres détails présents sur la coque sont en métal y compris les phares avant et arrière, tout comme la cloche (photo ci-dessous).
L’éclairage se compose d’un phare avant et arrière qui s’inversent en fonction du sens de marche, via une petite ampoule incandescente que nous n’avons pas jugé utile de remplacer par une LED, ceci afin de conserver le cachet de type éclairage « ancien », les deux cabines de conduite dans lesquelles se trouvent dans chacune d’elles une figurine disposent également, d’un éclairage, tout comme la partie centrale.
Elle dispose de l’ensemble des fonctionnalités inhérentes à une platine Proto-Sound 2.0, dont les bruits de klaxon, cloche, freinage, accélération, dialogue conducteur, arrêt en gare, passagers (Passenger Station Proto-Effects).
Un rayon minium O-72 sera nécessaire afin de faire circuler dans de bonnes conditions cette machine.
La peinture, tant le gris sur les bogies, que le bordeaux, orange ou noir est parfaite, le travail de délimitation entre les différentes teintes est particulièrement, soigné et nous pouvons noter les bandes métallisées présentes sur l’avant de chacun des nez qui disposent de fins lisérés bordeaux, reproduits à la perfection (voir photos ci-dessous).
Nous n’avons pas noté de coulures, traces, bulles et encore moins de craquelures dues à la fameuse maladie dit « Zinc Pest » parfois présente sur certains modéles MTH.
Les marquages, tout comme la peinture sont parfaits et fidèles au modèle original.
La conduite est souple, agréable et précise, tant l’accélération que la décélération ou le ralenti et elle tirera plus de 20 voitures sans sourcilier.
Conclusion :
C’est du beau matos, tant par la réalisation entièrement en métal finement détaillé que par la peinture ou les marquages, dommage qu’elle ne soit pas dotée de pantographes automatiques contrôlables à distance mais cela ne gâche en rien cette superbe machine qui, accompagnée d’un ensemble de voitures 70’ Streamlined Passenger Set, référence 20-65173 ou 20-65284 retranscrira parfaitement les trains de voyageurs de cette grande époque et mettrons en valeur cette machine tant originale que peu commune qu’est la EP-2.
Pour clôturer cette présentation, nous vous invitons, comme d’habitude à visionner la petite vidéo de présentation ci-dessous.
Vous pouvez dès à présent retrouver cette machine en vente dans notre boutique Ebay en suivant le lien ci-dessous :